Intro
50 ans au service de l’aide humanitaire
DE IT EN
« Nous ne serions pas des êtres humains si nous étions restés les bras croisés »
Arthur Bill, premier délégué à l’aide humanitaire, juin 1973.
Depuis un demi-siècle, le Corps suisse d’aide humanitaire (CSA) incarne la solidarité de la Suisse dans les situations de détresse à l’étranger. Depuis 50 ans, il met en œuvre le mandat universel qui lui est confié : sauver des vies et soulager les souffrances. Découvrez comment le CSA a évolué et adapté ses réponses aux exigences de son temps.
« Nous ne serions pas des êtres humains si nous étions restés les bras croisés »
Arthur Bill, premier délégué à l’aide humanitaire, juin 1973.
Depuis un demi-siècle, le Corps suisse d’aide humanitaire (CSA) incarne la solidarité de la Suisse dans les situations de détresse à l’étranger. Depuis 50 ans, il met en œuvre le mandat universel qui lui est confié : sauver des vies et soulager les souffrances. Découvrez comment le CSA a évolué et adapté ses réponses aux exigences de son temps.
1973–1982
1983–1992
1993–2002
2003–2012
2013–2023
1973 : création du CSA
La constitution d’un corps
d’aide en cas de catastrophe a fait l’objet de longs débats publics et
politiques. Après que le Conseil fédéral a déposé, à l’intention de l’Assemblée
fédérale, un rapport concernant la création de ce corps, Arthur Bill a pris ses
fonctions de délégué du corps des volontaires pour l’aide en cas de catastrophe
le 1er septembre 1972. À l’issue d’une phase de préparation et
de planification, le
recrutement de volontaires a pu commencer en mai 1973. L’intérêt était grand :
4000 personnes ont exprimé le
souhait de rejoindre le corps. Quelque 1000 volontaires ont vu leur
candidature acceptée (86% d’hommes, 14% de femmes, 82% de germanophones, 12% de
francophones, 6% d’italophones). Le mois de mai 1973 est considéré comme le
mois de la création du Corps suisse d’aide en cas de catastrophe. En 2001, il
est renommé Corps suisse d’aide humanitaire (CSA).
1984–85 : opération en Mauritanie pendant la sécheresse au Sahel
Dans le contexte de la
sécheresse sahélienne, une trentaine de membres du CSA ont conduit une
opération d’envergure dans une zone d’intervention aussi grande que la Suisse.
Le personnel médical, logistique et autre déployé dans 24 centres a
prodigué des soins à tous les enfants en bas âge sous-alimentés et leur a ainsi
permis de survivre. Ceci par des températures jamais inférieures à
40 degrés, même la nuit.
Années 1990 : de nouvelles normes internationales pour protéger les populations
Les conflits des années
1990 ont été à l’origine des efforts internationaux visant à mettre un terme
aux combats, à négocier des accords de paix et à établir un cadre normatif
international. Les crises au Rwanda et en Bosnie et Herzégovine, par exemple,
ont donné lieu à de nouvelles normes internationales, à la création de la Cour
pénale internationale et à un renforcement de l’engagement international dans
les contextes fragiles.
2003 : coordination et coopération humanitaires-militaires
La Suisse a contribué, avec
l’OCHA et d’autres États et organisations, à l’adoption des Directives sur l'utilisation des ressources militaires et de la
protection civile à l'appui des opérations humanitaires des Nations Unies dans
les situations d’urgence complexes (directives MCDA). Les ressources
internationales militaires et de la protection civile visées par ces directives
sont le personnel, les équipements, les dispositifs d’approvisionnement et les
services, et elles sont utilisées pour aider l’ONU à remplir ses objectifs dans
les conflits et d’autres situations d’urgence complexes. La Suisse a œuvré pendant des années à la
diffusion et à l’application de ces directives aux niveaux national, régional
et mondial.
2014 : l’épidémie Ebola en Afrique de l’ouest
Dépistée en mars 2014 dans le sud-est de la Guinée, avant de se propager
au Sierra Leone et au Libéria, l’épidémie d’Ebola dépassait en ampleur tous les
autres cas de propagation du virus recensés jusque-là en Afrique. Déployés en
renfort, des membres du CSA ont soutenu le bureau humanitaire de la DDC au
Libéria pour concrétiser l’aide dans trois domaines : endiguer l’épidémie grâce
à des traitements et des mesures de prévention; consolider les systèmes de
santé des pays concernés; et atténuer les conséquences socio-économiques de
l’épidémie. Ces trois priorités avaient été confirmées par une mission
conjointe du CSA et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) au Libéria. En
outre, l’Aide humanitaire a envoyé 30 tonnes de matériel de protection et
a soutenu à hauteur de 32 millions de francs l’effort international de
lutte contre l’épidémie d’Ebola.
1973 : début des partenariats
En avril 1973, le délégué de l’époque, Arthur
Bill, établit des partenariats avec la Croix-Rouge Suisse et le Comité
international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (CICR). Ces organisations
peuvent faire appel aux membres du CSA pour les soutenir dans leurs opérations.
Des formations conjointes sont organisées, surtout dans le domaine médical. Des
collaborations similaires seront établies par la suite avec des œuvres
d’entraides suisses comme Caritas et HEKS. Un accord est aussi officialisé avec
le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des
sports pour le recourt à des moyens de transports et autres équipements de
l’armée dans les missions humanitaires.
1984–85 : crise des réfugiés au Soudan
En raison de la sécheresse
et de la guerre civile, plus d’un million de personnes ont fui l’Éthiopie et le
Tchad pour se réfugier au Soudan. Les 63 membres du CSA envoyés sur place
ont notamment construit un camp de réfugiés pour 20 000 personnes, un
pont suspendu pour piétons et un téléphérique.
Depuis 1994 : aide d’urgence et reconstruction au Rwanda
Le génocide rwandais a fait
entre un demi-million et un million de victimes. Les membres du CSA ont d’abord
apporté une aide d’urgence (soins médicaux, nourriture, camps de réfugiés) au
Rwanda et dans les pays limitrophes, où avaient afflué de nombreux réfugiés.
Les mesures de reconstruction qui ont suivi ont surtout porté sur les secteurs
de la santé (formation de personnel médical), de la construction
(infrastructures, création de logements) et de l’agriculture (projets en
matière de semences). Lors du retour massif de réfugiés fin 1996 (plus d’un
million de personnes), il a de nouveau fallu fournir une aide d’urgence, qui a
progressivement cédé le pas à la reconstruction en 1997. Entre 1994 et début
1998, 181 membres du CSA ont été en mission dans la région.
2004 : aide à court et long terme après le séisme sous-marin et le tsunami en Asie du Sud
Le 26 décembre 2004, un séisme de magnitude 9,3 déclenche un tsunami
majeur dans le Golfe du Bengale. Des villes entières sont détruites de l’Indonésie
à la Somalie. Au total, 13 pays sont touchés. Cette catastrophe a fait
plus de 225 000 victimes et des millions de sans-abris. L’Aide
humanitaire a envoyé 48 membres du CSA au Sri Lanka, en Indonésie et en
Thaïlande. Leur intervention couvrait l’installation d’abris temporaires et de
systèmes de distribution d’eau potable provisoires, l’assistance médicale et
l’approvisionnement en médicaments ainsi que la logistique humanitaire pour la
distribution de l’aide.
Au printemps 2005, l’Aide humanitaire entame une seconde phase avec la réhabilitation et la reconstruction d’infrastructures comme la grande usine de traitement d’eau de la ville de Banda Aceh en Indonésie. En coordination avec les autorités nationales et locales, elle a réhabilité de nombreuses écoles et habitations au Sri Lanka, en Indonésie et en Thaïlande jusqu’en 2007. La Suisse a engagé un total de 35 millions de francs dans les opérations d’urgence et les programmes de réhabilitation.
Au printemps 2005, l’Aide humanitaire entame une seconde phase avec la réhabilitation et la reconstruction d’infrastructures comme la grande usine de traitement d’eau de la ville de Banda Aceh en Indonésie. En coordination avec les autorités nationales et locales, elle a réhabilité de nombreuses écoles et habitations au Sri Lanka, en Indonésie et en Thaïlande jusqu’en 2007. La Suisse a engagé un total de 35 millions de francs dans les opérations d’urgence et les programmes de réhabilitation.
2015 : séisme au Népal
Le 25 avril 2015, un séisme de 7,8 sur l’échelle de Richter a
frappé le Népal, suivi de fortes répliques. L’épicentre se situait à 80 km
au nord-ouest de Katmandou. Plus de 70 spécialistes du CSA ont été
déployés durant la phase d’urgence. L’Aide humanitaire a livré plus de
200 tonnes de matériel de secours pour plus de 40 000 familles
réparties dans sept districts. Des spécialistes du CSA ont distribué
50 appareils de production de chlore pour rendre l’eau potable et réduire
le risque de maladies. L’unité «Mère et enfant» du CSA fut installé
dans l’hôpital régional de la ville de Gorkha pour assurer la prise en charge
de plus de 3000 patients durant un mois. Dans un deuxième temps, la DDC a
soutenu les efforts de reconstruction à moyen et long terme à hauteur de
25 millions de francs.
1974–75 : première grande opération dans la région du lac Tchad
À l’automne 1974, après une
phase de développement de deux ans, le CSA est intervenu pour la première fois
dans des conditions réelles. Dans le cadre d’une opération de grande envergure
en faveur de la population de la région du lac Tchad frappée par une sécheresse
catastrophique, 99 volontaires dûment formés ont été déployés dans la
région, avec du matériel, des véhicules et deux avions légers. Les volontaires
ont construit un bac fluvial, cinq entrepôts et trois dispensaires et distribué
plusieurs centaines de tonnes de nourriture et de médicaments. Cette opération a duré jusqu’à la fin février 1975.
1988 : la Chaîne de sauvetage a sauvé 25 personnes en Arménie
Un séisme de magnitude
7,0 a coûté la vie à 25 000 personnes en Arménie. Au cours d’une
intervention de quatre jours, la Chaîne de sauvetage, composée de
37 personnes et de 20 chiens, a pu sauver 25 personnes à Spitak.
Le chef d’intervention, Charles Raedersdorf, avait pris ses fonctions de
délégué seulement un mois auparavant. Dans le sillage de l’intervention de la
Chaîne de sauvetage, un hôpital d’urgence et des abris d’urgence du CSA ont été
mis en place. Dans le cadre de la reconstruction, la Suisse a bâti
167 habitations.
Depuis 1996 : remise en état des infrastructures détruites par la guerre en Angola
Dans la région des hauts
plateaux du sud, autour de Huambo, 20 membres du CSA ont notamment dirigé
la remise en état de 140 km de routes et de plusieurs ponts détruits par
la guerre. En outre, des écoles ont été construites et des professionnels locaux
ont été formés à la construction de ponts.
2003 : guerre du Darfour
Au Soudan, les habitants de la région du Darfour ont été confrontés à
une grave crise humanitaire. Environ 800 000 personnes, soit la moitié de
la population du Darfour, ont été contraintes de fuir en raison des violences.
Beaucoup se sont réfugiées au Tchad. L’Aide humanitaire a mis à la disposition
des agences onusiennes une douzaine de spécialistes du CSA, notamment pour le
Programme alimentaire mondial (PAM). Fin août 2004, le PAM a pu établir un corridor
humanitaire à travers la Libye pour livrer des vivres aux réfugiés du Darfour
dans un camp situé dans l’est du Tchad. Parmi ces convois figuraient
450 tonnes de céréales financées par les contributions de la DDC au PAM.
En 2004, la Suisse a consacré plus de 16 millions de francs pour
l’assistance aux déplacés à l’intérieur de la région du Darfour mais aussi pour
les réfugiés soudanais au Tchad.
2015 : cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe
Adopté en mars 2015, le Cadre d’action de Sendai pour la réduction des
risques de catastrophe définit les priorités de la communauté internationale en
matière de prévention des catastrophes pour la période 2015–2030. La Suisse
avait accueilli à Genève le processus d’organisation de la conférence. Des
membres du CSA ont aussi participé aux discussions et aux négociations qui ont
duré neuf mois. La Suisse s’est également engagée pour que les pays les plus
exposés aux catastrophes naturelles et aux conséquences du changement
climatique puissent faire entendre leur voix durant les débats. Elle avait rappelé
la nécessité de mieux intégrer la prévention des catastrophes dans les
processus de développement et d’impliquer davantage le secteur privé.
1975–76 : séisme en Anatolie orientale, Turquie
Après un violent séisme
survenu dans la région des hauts plateaux de l’est anatolien,
28 volontaires ont construit, en l’espace de quatre semaines et avec
l’aide des habitants locaux, 50 maisons dans un petit village paysan
entièrement détruit. Durant la phase de reconstruction, ils ont également remis
en état des étables, une école, une mosquée, une salle de réunion, un pont et
le système d’approvisionnement en eau.
1988–1991 : création de l’INSARAG
Le tremblement de terre survenu en 1988 à Spitak, en Arménie a montré
que la coordination internationale de l’aide d’urgence devait être améliorée.
La Suisse a d’abord proposé une collaboration avec l’Allemagne et l’Autriche, ce qui a conduit à un accord en 1990, puis à la création de l’INSARAG en 1991. L’INSARAG avait pour objectif de créer des normes internationales, des règles communes pour la coordination internationale avec le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). L’organisation devait aussi faire en sorte que les équipes de sauvetage disposent d’une formation et d’un équipement appropriés.
La Suisse possédait déjà de l’expérience dans les programmes de renforcement des capacités. Dans les années qui ont suivi la création de l’INSARAG, l’Aide humanitaire a soutenu toute une série de pays dans la mise en place d’équipes de sauvetage locales. La Chine, par exemple, a bénéficié d’un appui consultatif pendant dix ans jusqu’à l’obtention de la classification INSARAG «Heavy Team».
La Suisse a d’abord proposé une collaboration avec l’Allemagne et l’Autriche, ce qui a conduit à un accord en 1990, puis à la création de l’INSARAG en 1991. L’INSARAG avait pour objectif de créer des normes internationales, des règles communes pour la coordination internationale avec le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). L’organisation devait aussi faire en sorte que les équipes de sauvetage disposent d’une formation et d’un équipement appropriés.
La Suisse possédait déjà de l’expérience dans les programmes de renforcement des capacités. Dans les années qui ont suivi la création de l’INSARAG, l’Aide humanitaire a soutenu toute une série de pays dans la mise en place d’équipes de sauvetage locales. La Chine, par exemple, a bénéficié d’un appui consultatif pendant dix ans jusqu’à l’obtention de la classification INSARAG «Heavy Team».
Depuis 1999 : Cash for Shelter
Lors de l’installation de
camps de tentes en Albanie pendant la guerre du Kosovo, l’Aide humanitaire de
la Suisse a proposé de développer un programme «Cash for Shelter». Ce dernier
permet aux personnes de recevoir des liquidités pour payer un loyer, acquérir
du matériel pour le logement, effectuer des travaux ou pour financer d’autres
services liés au logement.
Malgré les doutes exprimés initialement par l’ONU et les œuvres d’entraide suisses en raison de la corruption, un crédit supplémentaire de 10 millions de francs a été accordé. Et c’est ainsi qu’est né le concept «Cash for Shelter».
Malgré les doutes exprimés initialement par l’ONU et les œuvres d’entraide suisses en raison de la corruption, un crédit supplémentaire de 10 millions de francs a été accordé. Et c’est ainsi qu’est né le concept «Cash for Shelter».
2005 : séisme au Pakistan
L’Aide humanitaire s’est mobilisée après le violent séisme qui a fait
plus de 80 000 morts et 70 000 blessés le 8 octobre
2005 au Pakistan. Plus de 300 tonnes de matériel ont été distribuées et
45 membres du CSA sont restés engagés jusqu’à fin 2005. La crise
humanitaire a été accentuée par l’arrivée de l’hiver. Une course contre la
montre s’est engagée pour acheminer des secours vers les zones sinistrées avant
que les routes d’accès ne deviennent impraticables.
2016 : premier sommet mondial humanitaire
L'objectif du premier Sommet humanitaire mondial organisé à Istanbul
était de favoriser une prise de conscience de l’ampleur des besoins
humanitaires, souvent dus à des conflits et à un manque de développement, tout
en proposant des solutions politiques aux crises. La Suisse a annoncé un
engagement plus important dans les domaines de la médiation et de la
prévention. Elle a aussi appelé au respect du droit international humanitaire.
Elle a fait un plaidoyer pour que les personnes en détresse puissent non
seulement recevoir une aide d’urgence mais aussi bénéficier de perspectives
d’avenir. La Suisse a coorganisé un évènement pour améliorer la protection des
personnes contraintes de fuir dans un autre pays à cause d’une catastrophe
naturelle ou des conséquences du changement climatique. La Suisse a aussi
plaidé en faveur d’une plus grande implication des acteurs locaux dans les
réponses humanitaires.
1976–80 : aide d’urgence et reconstruction au Frioul, Italie
Immédiatement après le
grave séisme qui a frappé le nord de l’Italie, la Suisse a envoyé sur place
33 membres du CSA pour apporter une aide d’urgence et participer à la
reconstruction. Deux hélicoptères militaires ont été engagés sur le terrain
afin d’améliorer la fourniture de soins médicaux et l’approvisionnement en eau (21 missions
de vol avec 200 atterrissages). Les opérations de reconstruction menées
avant l’arrivée de l’hiver ont consisté à bâtir 50 baraques et à faire
l’acquisition de 120 caravanes pour les sans-abris ainsi que de machines
de chantier d’occasion. Dans le cadre de l’aide directe, des bâtiments
comprenant 66 appartements, des étables et plusieurs logements pour
personnes âgées ont été construits dans quatre communes.
1989–91 : pénuries d’approvisionnement en Russie et en Bulgarie
Dans les pays issus de
l’effondrement de l’Union soviétique, il n’y avait plus de structures sociales
d’appui. Pour pallier les pénuries alimentaires dans les hôpitaux et les foyers
de Moscou et de Leningrad (actuelle Saint-Pétersbourg), dix membres du CSA ont
acheminé sur place, par camion, plus de 70 tonnes de lait en poudre et
d’aliments pour enfants. En Bulgarie également, des membres du CSA ont aidé à
la distribution de lait en poudre et de médicaments.
2000 : efficacité de l’aide humanitaire
La Suisse et l’ONU (OCHA) étaient co-hôtes d’une conférence pour
renforcer l’efficacité de l’aide humanitaire. 52 États et plusieurs
organisations internationales, ainsi que des organisations non gouvernementales
se sont réunis à Fribourg du 15 au 16 juin 2000 pour définir un plan
d’action. Ce dernier avait pour objectif d’améliorer la coordination entre tous
les acteurs, de lutter contre les entraves au déploiement de matériel et de
personnel humanitaires, de promouvoir l’entraide entre les pays limitrophes par
le biais d’accords bilatéraux et multilatéraux, ainsi que de renforcer les
institutions civiles et les agences nationales de gestion de crise. Le besoin
continu de protéger les populations civiles était également au cœur des
discussions.
2006 : crise au Proche-Orient
En juillet 2006, une quarantaine de spécialistes du CSA ont été dépêchés
au Liban, dès le déclenchement des hostilités entre Israël et le Hezbollah. Ils
ont organisé le rapatriement de 921 ressortissants suisses. Par
l’entremise du CICR notamment, ils ont fourni une aide d’urgence aux
populations déplacées dans la région de Beyrouth. En septembre 2006, peu après
le cessez-le-feu, la Suisse a alloué un crédit additionnel de 20 millions
de francs pour les personnes affectées par le conflit au Proche-Orient. Au
Liban, cela a permis de remettre en état des écoles et de soutenir les réfugiés
palestiniens. La Suisse a également participé à l’élimination des munitions non
explosées provenant des bombes à fragmentation larguées par l’armée
israélienne. Dans le Territoire palestinien occupé, le crédit supplémentaire a
servi à renforcer les programmes des partenaires de la Suisse et à soutenir le
Croissant-Rouge palestinien.
2017 : l’exode des Rohingyas vers le Bangladesh
En août 2017, près d’un million de Rohingyas ont fui les violences dans
l’État de Rakhine, à l’ouest du Myanmar, pour rejoindre le Bangladesh.
Complètement démunis, ces individus, dont beaucoup de femmes et d’enfants, se
sont retrouvés dans des camps surpeuplés de la région de Cox’s Bazar, dans le
sud-est du Bangladesh. Sur place, des membres du CSA ont soutenu l’ONG
Solidarités International. Ils ont foré des puits, installé des pompes
manuelles et réhabilité une dizaine de points d’eau dans les camps. Des
latrines d’urgence y ont été installées afin d’éviter les maladies
diarrhéiques. Ils ont distribué du savon et des serviettes hygiéniques. Ils ont
fourni des lits, des tables de chevet et des porte-sérum à l’hôpital principal
de Cox’s Bazar. Une banque de sang a été mise en place en collaboration avec
trois hôpitaux pour remédier au manque de dons de sang et de transfusions
sanguines. Par la suite, des membres de CSA ont aussi travaillé dans la gestion
des déchets et des eaux usées.
1976–81 : opération de reconstruction au Guatemala
Le tremblement de
terre qui a frappé une zone fortement peuplée du Guatemala a fait
24 000 morts et des centaines de milliers de sans-abris, et détruit
250 000 maisons. Une quarantaine de spécialistes du CSA ont construit
2300 habitations, répondant pour la plupart aux normes antisismiques, et
24 centres communautaires. Le principe «Build Back Better» a été intégré
dans les projets de reconstruction. Ça n’était
pas le cas jusqu’à présent dans le domaine de l’aide internationale en cas de
catastrophe. La Suisse a donné de nouvelles impulsions et incité d’autres
organisations à intégrer ce principe dans leurs activités.
1991 : répercussions de la guerre du Golfe en Turquie
Suite à la guerre du Golfe,
plusieurs centaines de milliers de Kurdes irakiens se sont réfugiés dans les
régions montagneuses de la Turquie. Les 20 membres du CSA déployés sur
place ont fourni une aide à la survie dans les domaines de la protection contre
les intempéries, du ravitaillement et, principalement, des soins médicaux. Le
CSA a en outre livré du matériel de secours par convoi.
2001 : changement de nom et mise en place des équipes d’intervention rapide
En 2001, l’une des
premières mesures prises par Toni Frisch en tant que nouveau délégué du CSA a
été d’en changer le nom. L’abréviation CSA, déjà bien établie, a été maintenue,
mais le Corps suisse d’aide en cas de catastrophe est devenu le Corps
suisse d’aide humanitaire.
Dans le même temps, Toni Frisch a mis en place les équipes d’intervention rapide, une alternative claire à la Chaîne suisse de sauvetage. L’idée était de créer de petites équipes flexibles composées de six spécialistes ou plus, qui peuvent apporter rapidement leur expertise sur place dans le cadre de l’aide d’urgence.
Dans le même temps, Toni Frisch a mis en place les équipes d’intervention rapide, une alternative claire à la Chaîne suisse de sauvetage. L’idée était de créer de petites équipes flexibles composées de six spécialistes ou plus, qui peuvent apporter rapidement leur expertise sur place dans le cadre de l’aide d’urgence.
2010 : une des plus grandes opérations suite au séisme en Haïti
Le 12 janvier 2010, un séisme de
magnitude 7 frappait Haïti, tuant 230 000 personnes et faisant
1,5 million de sans-abris. 150 membres du CSA et 170 tonnes de
matériel de secours sont déployés dans les zones sinistrées. Les membres du
CSA ont distribué des kits de survie et du matériel pour reconstruire des
abris provisoires. Ils ont installé une cinquantaine de fontaines pour
approvisionner 50 000 personnes en eau potable. Des tentes sont
dressées devant plusieurs écoles détruites pour permettre à l’enseignement de
se poursuivre. Un hôpital de terrain complet fut acheminé par avion de la
Suisse en Haïti. L’équipe médicale du CSA a pris en charge plus de
800 patients, assurant 620 interventions chirurgicales et une
centaine d’accouchements.
Dans une seconde phase, l’Aide humanitaire s’est engagée dans la reconstruction d’infrastructures scolaires. La DDC était la première organisation à obtenir du Ministère de l'éducation haïtien l'autorisation de construire des écoles après le séisme. Toutes les constructions intégraient des normes parasismiques et anticycloniques pour réduire les risques de catastrophes. En juillet 2010, la DDC a ouvert à Port-au-Prince un Centre de Compétences en Reconstruction (CCR), composé de spécialistes du CSA et du secteur privé.
Dans une seconde phase, l’Aide humanitaire s’est engagée dans la reconstruction d’infrastructures scolaires. La DDC était la première organisation à obtenir du Ministère de l'éducation haïtien l'autorisation de construire des écoles après le séisme. Toutes les constructions intégraient des normes parasismiques et anticycloniques pour réduire les risques de catastrophes. En juillet 2010, la DDC a ouvert à Port-au-Prince un Centre de Compétences en Reconstruction (CCR), composé de spécialistes du CSA et du secteur privé.
2020 : explosion au port de Beyrouth
Le 4 août 2020, un stock de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium a
explosé dans le port de Beyrouth. L’explosion a ravagé des rues entières autour
du port. Elle a aussi endommagé et détruit des écoles et des hôpitaux. Pendant
un mois, 38 spécialistes du CSA ont participé aux efforts humanitaires. En
collaboration avec les autorités locales, ils ont inspecté plus de
80 bâtiments endommagés pour déterminer s’ils étaient habitables ou pas. L’Aide
humanitaire a envoyé du personnel médical du CSA et plus de 1500 kg de
matériel afin de soutenir les soins de santé maternelle et infantile dans deux
hôpitaux de Beyrouth. Les architectes du CSA ont participé à la remise en état
de 19 écoles sélectionnées, en collaboration avec le ministère libanais de
l’éducation. Au total, la DDC a débloqué jusqu’à 6 millions de francs en
faveur de la population de Beyrouth.
Depuis 1976 : reconstruire en mieux, «Build Back Better»
Le principe «Build Back Better» qui vise à reconstruire en mieux a été
intégré dans les projets de reconstruction, après le séisme qui a touché le
Guatemala en 1976. Ce principe n’existait pas jusque-là dans les activités de
l’aide internationale en cas de catastrophe. La Suisse a donné de nouvelles
impulsions et incité d’autres organisations à intégrer ce principe dans leurs
activités. Les spécialistes du CSA ont formé du personnel local pour qu’ils
transmettent ensuite leur savoir-faire aux futurs propriétaires de maison. Les
communautés ont été largement impliquées dans la planification et la
reconstruction.
1990–96 : catastrophes naturelles aux Philippines
Après un tremblement de
terre, l’éruption du volcan Pinatubo et un cyclone aux Philippines, le CSA a
notamment bâti des abris d’urgence pour plus de 500 sans-abris et
reconstruit 48 salles de classe. Dans ce contexte, les spécialistes du CSA
ont mis au point un type de bâtiment scolaire résistant aux séismes et aux
cyclones. Ils ont également analysé le comportement des coulées de boue autour
du Pinatubo et conseillé le gouvernement sur les mesures géotechniques à
prendre.
2011 : la crise syrienne
En 2011, des manifestants descendent dans les rues en Syrie dans la
foulée du printemps arabe. Ces protestations sont réprimées dans le sang.
S’ensuit une crise humanitaire qui s’est étendue à toute la région. En plus
d’une décennie, la crise syrienne a affecté la vie d’au moins 12 millions
de personnes. Plus de 5,5 millions de Syriens ont trouvé refuge au Liban,
en Jordanie, en Turquie et en Irak. En Syrie même, plus de 6 millions
d’individus sont des déplacés internes. Les membres du CSA ont participé à la
réalisation de plusieurs actions directes. Ils ont par exemple réhabilité
80 écoles au Liban et en Jordanie pour permettre la scolarisation
d’enfants de réfugiés syriens. Ils ont travaillé avec les autorités libanaises
pour améliorer la gestion de l’eau dans la vallée de la Bekaa, où des milliers
de réfugiés syriens se sont installés. Les membres du CSA sont aussi mis à la
disposition des agences onusiennes. Entre 2011 et 2022, ils étaient
55 spécialistes en Syrie, au Liban, en Irak, en Jordanie et en Turquie
pour appuyer l’ONU dans plusieurs secteurs comme l’accès à l’eau potable, aux
installations sanitaires et aux abris et pour la protection pour les
populations vulnérables.
2022 : la guerre en Ukraine
Le 24 février 2022, les troupes russes envahissent l’Ukraine.
Quelques jours après, l’Aide humanitaire organise son aide d’urgence. Plus de
70 membres du CSA ont été déployés en Ukraine, en Pologne et en Moldavie
durant les semaines qui ont suivi. La DDC a acheminé en Ukraine plus de
1000 tonnes de matériel de secours. Après avoir opéré temporairement
depuis Lviv dans l’ouest de l’Ukraine, les membres du CSA ont intégré
l’ambassade de Suisse à Kiev après la réouverture de la représentation en mai
2022. Les membres du CSA s’engagent dans la réalisation de programmes à moyen
terme, en collaboration avec des partenaires de la DDC. Ils mènent aussi des
actions directes dans les domaines de l’eau et de l’assainissement ainsi que
dans la réparation d’habitations endommagées.
1978–79 : crise des réfugiés au Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo)
33 volontaires du CSA
ont aidé à atténuer la situation d’urgence provoquée au Bas-Zaïre par l’afflux
de plusieurs dizaines de milliers de réfugiés en provenance d’Angola. Sur
mandat du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), les
membres du CSA ont travaillé d’avril 1978 à fin 1979 dans les domaines de
l’assistance médicale aux réfugiés, des tâches de distribution (denrées
alimentaires, vêtements, médicaments) et de l’organisation de transports. Cette action
menée par le CSA a rencontré un vif écho dans la presse suisse.
1991–98 : engagement de 165 membres du CSA en ex-Yougoslavie
Suite au conflit en Yougoslavie, 165 membres du CSA ont été déployés
entre 1991 et 1998. Dans une première phase, ils ont fourni une aide d’urgence
et construit des abris adaptés aux conditions hivernales pour quelque
30 000 personnes. Pendant la phase de reconstruction, ils ont remis
en état des infrastructures (notamment une centaine d’écoles pour
50 000 élèves). Dans huit villages de Croatie, des maisons détruites
ont été rendues à nouveau habitables pour 3000 personnes. Dans le cadre du
projet de réintégration des réfugiés revenus de Suisse, des membres du CSA ont
dirigé des projets d’aide dans les régions qui accueillaient des rapatriés. Ils
ont supervisé des travaux de construction visant à offrir un hébergement
temporaire aux rapatriés sans logement.
2011 : mission de recherche près de Sendai, Japon
Le 11 mars 2011, un séisme
en mer s'est produit dans la région de Tohoku au Japon. D'une magnitude de 9,1,
le séisme a fait environ 22 000 victimes. Une équipe suisse de recherche et de
reconnaissance composée de 23 spécialistes et de 9 chiens de recherche s'est
rendue à Sendai, une ville touchée par le séisme et le tsunami. L'équipe
a réussi à localiser trois victimes.
2023 : séisme en Turquie et en Syrie
Le 6 février 2023, un séisme de magnitude 7,8 s’est produit en
Turquie et en Syrie. Une réplique de magnitude 7,5 a été enregistrée le même
jour. La catastrophe a fait plus de 50 000 morts et plus de
100 000 blessés. 87 membres de la Chaîne suisse de sauvetage se
sont rendus en Turquie. Les opérations de secours ont eu lieu dans la région de
Hatay. La Chaîne suisse de sauvetage est parvenue à secourir 11 personnes, dont
deux nouveau-nés. Dans un deuxième temps, plus de 30 membres du CSA ont
été déployés pour mener des actions humanitaires. Ils ont distribué des tentes
et des biens de première nécessité comme des kits d’hygiène. Ils ont mis en
place des installations sanitaires pour les sans-abris. Les spécialistes en
médecine du CSA ont soutenu un hôpital à Antakya/Hatay. En collaboration avec
le personnel de l'hôpital, ils ont traité près de 400 enfants et mères.
1980–81 : tremblement de terre en Algérie
Après un tremblement de
terre qui a fait 2700 morts, la première opération d’aide d’urgence a déjà
été menée selon les mêmes modalités et calendrier que celles de la Chaîne
suisse de sauvetage qui sera mise en place ultérieurement : deux équipes
chirurgicales mobiles ont été déployées pour fournir des secours d’urgence,
dont la première a été transportée sur place par la Rega. Des membres du CSA
ont monté et exploité un petit hôpital sous tente, mis en place du matériel
radio permettant d’établir des liaisons avec la Suisse, et assuré le
fonctionnement d’installations de traitement de l’eau potable. Une équipe
pédiatrique a également été envoyée sur place. 22 volontaires sont
intervenus pendant la phase d’aide d’urgence. Lors de la reconstruction, un
lycée pouvant accueillir 1000 élèves a été construit sous la direction de
six professionnels du bâtiment.
1981 : création de la Chaîne suisse de sauvetage
À l’automne 1981, un
exercice combiné de deux jours a permis de tester pour la première fois la
collaboration entre le Corps suisse d’aide en cas de catastrophe, l’Office
fédéral des troupes de protection aérienne, la Garde aérienne suisse de
sauvetage et la Société suisse pour chiens de catastrophe. La Chaîne suisse de
sauvetage était constituée au départ de ces quatre organisations, qui
apportaient une aide d’urgence commune lors d’une catastrophe sismique, dans
les quatre domaines d’activité que sont la localisation, le dégagement des
victimes, le transport et les services de base.
1981 : accord avec le HCR
À partir de 1978, des
membres du CSA sont mis à la disposition du Haut-Commissariat des Nations Unies
pour les réfugiés (HCR). Ils travaillent dans l’installation d’abris d’urgence,
la fourniture de soins et la logistique dans plusieurs pays africains et asiatiques.
Toutes ces expériences dans l’aide aux personnes déplacées ont conduit à
officialiser le partenariat avec le HCR en novembre 1981. Un accord réglait les
détails des missions du CSA pour le compte du HCR. Des partenariats similaires
verront le jour par la suite avec d’autres organisations onusiennes.
1982–83 : première intervention de la Chaîne suisse de sauvetage au Yémen du Nord (actuel Yémen)
Après un tremblement de
terre survenu au Yémen du Nord, la Chaîne suisse de sauvetage, formée par le
Corps suisse d’aide en cas de catastrophe, l’Office fédéral des troupes de
protection aérienne, la Garde aérienne suisse de sauvetage et la Société suisse
pour chiens de catastrophe, a effectué sa première intervention. Les équipes
envoyées sur place ont pu sauver trois personnes. Dans le cadre de la
reconstruction, 20 membres du CSA ont construit et exploité cinq
dispensaires.
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